Amour et relations Dans ma thèque

« Lettre à ceux qui aiment les histoires d’amour », de Anne-Laure Fréant

« Le 23 Octobre, un pied entre chaque maison (l’actuelle, la future). Peut-on jamais se situer ailleurs, d’ailleurs ?

C’est vraiment étrange comme le rapport qu’on a au temps et aux lieux change avec notre liberté de mouvement.

Quand on peut aller partout, n’importe quand, on ne le fait pas. Ou peu. Ca n’a pas le même goût.

Quand on a plus le temps, qu’il faut le voler comme une revanche, alors on le trouve pour aller n’importe où sauf chez soi.

Les aventures (multi)culturelles sont des histoires d’amour.

Il y a des pays qu’on visite et qu’on quitte sans trop de formalité.

Et puis il y a celui ou ceux qui nous auront marqués pour toujours. Ceux qu’on idéalise parce qu’ils sont inaccessibles. Soit qu’on ne puisse plus y retourner, soit qu’on aie peur de s’y rendre et de briser le mythe.

Il y a ceux qu’on a quitté pour d’autres raisons mais qu’on aime encore.

Il y a ceux dont on a franchement divorcé sans trop de regrets.

Il y a ceux avec qui on est resté bons amis. On se voit toujours, d’ailleurs.

Tous les immigrés du monde vivent des histoires d’amour compliquées.

On aime son pays d’origine, mais parfois on le déteste.

On aime son pays d’accueil, mais parfois on le déteste.

On n’appartient plus vraiment à aucun des deux. On n’appartient qu’au monde, ou à soi, désormais.

Et parfois on adore ça.

Et parfois on déteste ça.

On devient différent dès qu’on fait le premier pas dehors. Cette action est irréversible.

Le premier départ porte en lui l’éternel question d’un retour potentiel, vers quoi, vers qui, quand ?

Il paraît que d’ici peu, les migrants seront majoritaires sur cette planète.

Les histoires sédentaires et monogamiques deviendront-elles atypiques dans un monde où le flirt culturel sera devenu un incontournable ? Demandera-t-on aux sédentaires de justifier leur sédentarité ?

« Ah bon, mais vous n’avez jamais bougé de là ? Pourquoi ? Diantre, mais qu’avez-vous fait de toutes ces années perdues ? Vous vous rendez compte du TROU sur le CV ? »

« VOUS AVEZ UN PROFIL ATYPIQUE, QUAND MÊME ».

En espérant te donner le sourire pour ta semaine.

Imagine-toi de l’autre côté de la table, pour une fois.

Imagine-toi en train d’évaluer une personne qui ne voit qu’en deux dimension, pour faire un job qui en nécessite minimum trois.

Imagine-toi en capacité de penser, de créer, de faire pour une fois comme toi tu le sens, sans entrave et sans barrières à la con.

Imagine-toi pouvoir vivre et partager à ta mesure.

Et imagine que les autres finissent éventuellement par faire comme toi. »

par Anne-Laure
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