Bien sûr que tu es l’homme de ma vie. Même si on vient de se rencontrer. Même si on vient de commencer notre histoire. Sinon, à quoi bon? Sinon, quel est l’intérêt? Quel serait le sens de me donner à toi, de m’ouvrir à toi, si je n’envisage pas que ça sera toi, jusqu’à la fin.
Même si la fin est dans trois semaines. Même si cette vie ne dure que quatre mois.
Je ne suis pas capable de faire les choses à moitié. Ni d’être une moitié. Je suis complète avec moi-même, et c’est toute entière que je veux vivre pleinement ce qu’on a à vivre.
C’est rapide. Peut-être. C’est intense. Trop. Peut-être. On se brûlera les ailes. Sûrement. Peut-être même qu’on se fera du mal. Involontairement. Et probablement sur de simples malentendus. Mais on grandira. On se nourrira de l’amour et de l’affection de l’un et de l’autre.
On nous conseille souvent, tout le temps, d’y aller doucement. Pour ne pas tout gâcher, pour ne pas se planter, parce qu’on a le temps. Et si demain tu venais à mourir? Et si demain je venais à partir? Avons-nous vraiment le temps? Qui peut le savoir? Devons-nous nous retenir en pariant sur le temps?
Peut-être que ça paraîtra trop, peut-être que ça paraîtra insensé. Mais les notions de sens et d’amour peuvent-elles vraiment se côtoyer?
Parfois, peut-être souvent, on ne se comprendra pas. Parce qu’on viendra dans cette relation tous les deux avec nos propres insécurités. Nos propres cadres de références. Nos propres croyances. Nos propres expériences. Et un passé, qui parfois viendra se conjuguer au présent.
Alors, il faudra qu’on se parle. Il faudra qu’on se pardonne. Il faudra permettre à l’autre de décoder nos émotions, nos intentions. Parce qu’on n’aura pas toujours le même langage. Et quand tu auras simplement besoin de temps, je me réfèrerais à mon passé, à mes expériences, à ce qu’on m’a souvent fait croire, et peut-être que je penserai que tu n’as tout simplement pas envie d’être avec moi, peut-être que je le prendrai pour moi, oubliant de prendre en considération tes sentiments, oubliant de te prendre en considération.
Parce que mes insécurités seront trop fortes, parce que des cicatrices ne seront pas encore complètement guéries.
Et quand je te demanderai « pourquoi », inlassablement, peut-être que tu le prendras pour une intrusion, pour une agression, parce que c’est ce que tu as connu, trop souvent. Peut-être que tu ne verras pas que c’est juste mon fonctionnement, de toujours vouloir tout comprendre, et que ça n’est pas contre toi.
Tu seras surpris parce que parfois je pourrai te donner l’impression que le reste du monde n’existe plus. Ça n’est pas un poids que je veux faire peser sur tes épaules. C’est juste que… Je suis comme ça. Entière.
Et des fois, je pourrai te donner l’impression que tu ne comptes pas. Que je n’ai pas besoin de toi. Je n’aurai jamais besoin de toi. J’aurai envie de toi. Mais jamais tu ne deviendras un besoin.
Parfois tu croiras que je t’oublie. Parce que j’aurai besoin de temps pour moi. Seule. Ou avec d’autre. Tout, sauf toi. C’est comme ça, c’est vital. Mais jamais, pas une seule seconde tu ne quitteras mon esprit.
Des fois, peut-être qu’on suffoquera, qu’on aura besoin de reprendre notre souffle. Vivre à fond, c’est fatiguant, il faut être endurant. Il faudra qu’on se laisse du temps. Sans se laisser dominer par la peur.
La peur, d’ailleurs. Parfois elle m’envahira, et prendra la dessus, malgré moi. Il faudra que tu m’aides à l’apaiser, il faudra que tu l’enveloppes de tout ton amour.
Et parfois, ce « je », ça sera peut-être toi.
Au final, peut-être qu’on s’aimera pour trois semaines, pour quatre mois, à l’infini. Peut-être que je partirai demain, peut-être que ça sera toi.
Mais en attendant de savoir de quoi sera fait demain, pour ce temps qui nous est offert…
Laisse moi être ta reine.
Et laisse moi faire de toi mon roi.
Pour le meilleur.
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