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VOYAGE EN INDE
Première partie
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janvier 2015 – mars 2016
par Jessica Valoise
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I
VOYAGE À L’INTÉRIEUR DE SOI
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J’expérimente en ce moment une confrontation à moi-même.
Je suis partie seule en Inde et je vis un important choc culturel.
Je sais que je suis à Goa, et que Goa, ça n’est pas l’Inde. Je sais aussi que je dois travailler sur moi. Ma timité, mon introversion, ma sociabilité, mon caractère sauvage… Déjà que de base c’est difficile d’entrer en contact avec des gens avec ce tempérament, mais alors ici… Les hommes me parlent facilement… Avec toujours une idée derrière la tête. Les femmes ne me parlent que si elles ont quelque chose à me vendre.
C’est la première fois que je ne me sens pas à l’aise dans un pays. J’avais pensé « Je suis partie seule au Canada, je m’en suis très bien sortie, je me suis adaptée comme un caméléon. » Comment ai-je pu penser que cela serait pareil partout ailleurs.
Tout se paye ici, tout se monnaye… Rendre service? Mot inconnu ici. Aider? Ok, combien tu payes? Un renseignement? Combien? Même un simple sourire ne semble pas être gratuit… Lorsqu’en Occident nous observons une vague de retour à l’échange, à l’entraide et à la solidarité, ailleurs nous ne sommes rien de plus que des portes monnaies.
Je suis malade depuis Noël. Je n’arrive plus à avaler grand chose sans le rejeter. Est-ce le Père Noel qui a reçu ma liste lui demandant quelques kilos en moins? Ou le fameux « Bienvenue en Inde » que tout touriste connaît? Ou une simple somatisation d’un rejet total de cette société?
On m’avait prévenu :
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« l’Inde c’est difficile, personne n’en revient indemne. »
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Je pensais prétentieusement qu’il s’agissait sûrement de réactions de personnes voyageant peu, ou de manière trop fermée dans leurs cadres de référence.
Pour la première fois j’expérimente un voyage dont – de premier abord – je ne suis pas follement amoureuse. Et pourtant, j’aime ça. J’aime être confrontée à la difficulté. Je ne peux m’empêcher de croire que c’est un exercice de la vie. Pour m’apprendre à rester positive. Apprendre à garder une haute fréquence, peu importe où je suis, avec qui je suis. Apprendre à ne pas laisser les éléments extérieurs influer sur mon intérieur.
Apprendre ce qui me bouscule. Ce qui me dérange. Pourquoi ça me gêne? Est-ce que je me permet de juger? Est-ce que je reste trop ancrée dans un cadre que je ne pensais pas avoir? En un sens c’est passionnant.
Une exposition à Montréal m’a contacté – et au moment où j’écris cette phrase, un couple de québecois passe devant moi, au Magic Park, avec ce si bel accent que je n’aimais pas il y a trois ans de cela et qui aujourd’hui me manque tant dès que je ne l’entend plus quotidiennement.
Ce réconfort lorsqu’on entend parler notre langue maternelle… Commencerai-je à comprendre ces français qui ont tant besoin de se regrouper entre eux à Montréal?
Je disais donc, une exposition à Montréal m’a contacté pour m’acheter et exposer une toile pour le Mois de l’Histoire des Noirs. Une opportunité en or que je n’aurai même pas espérer! Et l’idée de peindre en Inde, puis de l’envoyer au Canada correspond juste exactement au plan de vie que je me suis dessinée… Et pourtant, je me suis dis que l’envoi n’était pas sécurisé, que ça serait compliqué de trouver du matériel, que ça serait plus simple de faire un aller-retour en France… Je crois que l’idée de retourner en France plus tôt que prévu m’a limite soulagé. Faire un break. Voir mes amis qui me manquent et retourner dans ma zone de confort. Pouvoir m’acheter de l’après-shampoing pour mes cheveux qui brûlent au soleil (sérieusement? Je ne peux pas en trouver ici?!). Faire mes lessives dans une machine à laver. Prendre une douche chaude (qui a besoin d’eau chaude quand il fait 35?!). Dormir dans un vrai lit sur un vrai matelas. Conduire. Connaître la route. Savoir où je suis. Moi qui ne pensais pas être si peu aventurière…
Puis j’ai poussé mes recherches sur l’envoi de colis depuis l’Inde. Ça n’est tout de même pas un pays coupé du monde! C’est compliqué, certes. Mais ça a l’air « amusant ». L’idée que l’organisation du Mois de l’Histoire des Noirs à Montréal recevra une toile emballé dans un tissu blanc cousu spécialement par un tailleurs, dont les coutures sont scellées à la cire (c’est comme ça que la poste fonctionne ici)… C’est tellement exotique! Et créer au soleil… Tout simplement!
Chaque expérience fait grandir et évoluer… Ça n’est pas simple, et ça n’est pas le but. Aucun grand athlète n’a remporté de titre sans « souffrir » lors de ses entraînements.
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« – J’ai peur.
– Pourquoi?
– J’sais pas, c’est comme un saut dans le vide.
– Sans élastique.
– … Non j’veux pas m’écraser!
– Ben non tu vas voler.
– … 😀 »
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II
LE VENT SOUFFLE
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Aujourd’hui je me réveille d’humeur pâteuse. Pas vraiment mauvaise, mais plutôt maussade. Blasée.
Je me lève, les toilettes communes sont brisées. Obligée d’aller cent mètres plus loin.
Puis comme si ça ne suffisait pas, une personne de la cuisine a pris (par mégarde) mes fruits… La flemme de parler, on en discutera ce soir.
Je n’ai pas envie de travailler, ni de sociabiliser, ni de sourire. Bon, ce dernier tombe bien puisque de toute façon, ici, sourire n’est pas un signe de politesse, et tirer la gueule n’est pas pris comme « tirer la gueule ». Je me sens prisonnière dans ma tête, et je n’ai qu’une hâte… Mais je ne sais même pas hâte de quoi en fait, tellement je suis blasée!
À un moment donné, dans un élan d’envie de relativiser, je consulte mon calendrier pour voir si je ne suis pas dans ma période chiante du mois. Ben non, même pas.
13h. Mon volontariat est fini pour la journée. Je ne perd pas une seconde pour appeler un taxi pour Panjim, la capitale, à 1h de route, pour acheter de la peinture, des toiles et des pinceaux. Je dois aller à un magasin bien précis pour trouver des produits Pébéo. J’ai l’adresse, le numéro, et tout ce qu’il faut.
14h30 nous voilà arrivés. Je vais en premier lieu me procurer une recharge mobile pour pouvoir appeler Dustin, mon taximan, lorsque j’aurai fini mes achats, au cas où l’on se serait perdu de vue. Puis je me dirige vers le magasin, dont je ne comprend pas le chemin pour y accéder. Je demande des indications au restaurant qui se trouve dans le coin, il me dit qu’il ouvre à 16h.
Ok.
Dustin me dit qu’il ne peut pas attendre, que je n’ai qu’à le régler deux tiers du prix prévu pour l’aller-retour, et puis prendre un taxi d’ici pour rentrer…
Putain.
Blasée au max.
Je me retrouve donc seule dans Panjim. J’adopte l’attitude RER D : tête fâchée, démarche plus qu’assurée et déterminée, et je répète les quelques mots d’hindi qu’Anil, le manager du resort où je loge, m’a appris.
Il y a plein de galeries d’art dans le coin, c’est plutôt sympa.
Au bout de quelques minutes, je commence à retrouver ce fameux sentiment de liberté que j’aime tant quand je me promène seule dans les rues d’une ville, et à oublier les regards persécutants des groupes d’hommes (bon, il faut se l’avouer, c’est comme à Gare du Nord en fait. Puissance dix peut-être. J’espère que c’est pas raciste ce que je dis. En tout cas, c’est une observation).
16h. Je me pointe vers le magasin, demande à deux personnes comment y accéder, trouve enfin le chemin, et…
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Blasée.
Blasée.
Blasée.
En gros, j’aurai pu simplement rentrer direct avec Dustin, mon taximan en qui j’ai confiance, et qui n’est pas trop moche, et faire quelques économies.
Mais j’aurai quand-même été blasée puisque je n’aurai fais que l’aller-retour de toute façon.
Je n’aurai pas vu les galeries d’art, et puis je n’aurai pas entraperçu ce sentiment de liberté dont j’avais déjà presque oublié la si douce sensation.
Je ressors donc dans la rue, et alors que je n’en ai jamais eu besoin jusqu’à maintenant, il y a, habituellement, toujours, TOUJOURS, tous les 50 mètres des taxis qui te harcèlent « Taxi Taxi? Good price for you! ». Et là, pas un chat! Super.
Je tourne quelques minutes, et un mec en moto m’interpelle sur un ton peu convaincu de lui-même « Taxi? ». Heuuu… Moto, ouai carrément, mais t’as l’air louche mec. Bon de toute façon vous avez tous l’air louche. Je scrute sa moto, il y a bien l’insigne des taxis officiels, cool. Je me remet en mode déter, dégaine mes premiers mots d’hindi, négocie le prix d’une main de maître, et m’en sors pour le même prix, à quelques roupies près, que si j’avais fais l’aller-retour avec mon taximan.
C’est parti pour un peu plus d’1h de ride. Sans casque. Sur les routes d’Inde.
LOL.
J’ai une brève pensée pour mon assurance voyage, et me demande si elle couvre les accidents en moto.
Bref. Je repense à cette journée et ce putain de magasin exceptionnellement fermé aujourd’hui.
Croyant toujours au destin, que rien n’arrive par hasard, et bla bla bullshit, je me dis que tout ça, ça doit bien être pour une raison, et que soit c’est un signe pour me dire « mais vas-y casse toi l’Inde ça pue », soit c’est pour me dire « crois pas que c’est la fête et que ça va être méga simple de créer ta toile depuis l’Inde pour l’envoyer au Canada en un temps record ». Soit c’est pour ne rien me dire et c’est comme ça et je reviendrai demain et puis c’est tout.
Et pendant que je rumine, que je me demande quoi faire, est-ce que je reste, est-ce que je pars, est-ce que j’insiste, est-ce que j’abandonne, je sens le vent chaud sur mon visage et mes bras. L’odeur de l’Inde. Le bruit. On se faufile entre les voitures dans les embouteillages…
Et là, c’est comme si le vent était venu éclater ma bulle de pensées négatives, comme s’il avait soufflé sur un tas de poussière qui m’empêchait de voir les couleurs de mon voyage, et qu’il me faisait réaliser que, peu importe l’endroit, rien ne m’est plus cher que mon sentiment de liberté.
Et rider fait partie des sensations que je préfère.
1h à l’arrière d’une moto sur les routes d’Inde où tu dois serrer les fesses, et tout ton corps en fait, ça peut paraître inconfortable, mais j’étais plutôt contente de faire travailler mes ados et mes adducteurs.
Puis je me suis plu à regarder les paysages de cette route déjà familière.
Arrivée au resort, Anil et Hari, le professeur de yoga, discutent comme tous les après-midi. Je me joins à eux et nous avons une discussion passionnée sur la vie, les passions, l’art, les couleurs, la musique, l’âme, les vies antérieures, la culture, le métissage…
Qu’est-ce que ça fait du bien après deux semaines de small talks!
Puis d’un coup Anil se lève et me lance :
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« – Chalen?*
– Where?
– Chalen?, avec son air malicieux.
– Hum well ok! »
*let’s go en hindi
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Il devait faire des courses pour la cuisine, au marchand de fruits et légumes. Pendant qu’il donne sa liste, je demande deux noix de coco fraîches. Anil sourit et me dit « Telepathy ». À deux secondes près, il allait demander la même chose.
On remonte sur le scooter, et entre deux branches de palmiers j’aperçois le coucher de soleil.
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« – Waaa you see? »
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Il fait un petit détour et va dans une place dégagée pour voir le soleil se coucher. Il me dit que depuis trois mois qu’il est à Goa, il n’avait jamais eu l’occasion de voir le soleil se coucher.
🙂
Direction l’épicerie pour des derniers achats, j’en profite, bien que sceptique, pour checker un démêlant pour mes cheveux. J’en trouve un, 100% naturel, puis même de l’huile de coco.
Sur le chemin du retour je me dis que c’est bon, si je peux trouver du démêlant, je peux rester ici au moins jusqu’à la fin des temps.
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III
HIGH NEW YEAR 2016
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Le jour de l’an n’a jamais été une très grosse affaire pour moi. Si il y a un plan qui m’intéresse, tant mieux, sinon, tant pis. Ça n’est pas un jour où il faut absolument que je fasse quelque chose.
9:53 Je me réveille. Aujourd’hui, c’est mon jour OFF dans mon volontariat. J’ai facilement dormi un bon douze heures. Je mets du temps à récupérer de la maladie.
10:00 Le cours de yoga quotidien. J’ai un peu de mal physiquement ce matin, mais aujourd’hui, j’arrive à ne penser à rien.
12:00 Le prof, Hari, me demande quels sont mes plans pour la journée.
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« – Je ne sais pas… Restaurant Bean Me Up dans 15 minutes ?
– Ok. »
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13:30 Après un long trajet à 30km/h sur sa mini-mobylette, nous voilà arrivé au restaurant dont j’avais déjà goûté un plat au marché de nuit d’Arpora.
Le cadre est magnifique et totally peaceful. On se remplit sainement le ventre en discutant de choses profondes de la vie et d’autres plus superficielles comme l’importance du chocolat noir sur la planète et impossible à trouver en Inde.
15:00 Petit passage par la boutique du restaurant : savon 100% naturel à l’huile de coco, huile essentielle de tea tree, et… chocolat 75% sans lait. Amen. Là, c’est confirmé, je peux rester ici pour la vie.
15:30
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« – Et maintenant?
– … I don’t know. Drive! »
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16:00 Nous nous arrêtons à Anjuna, une plage bondée de restaurants à la musique assourdissante et désagréable, mais cette plage possède une énergie particulière. Nous prenons un repos dans une hutte en hauteur. Nous partons au moment où le soleil se couche, et le ciel nous offre son dernier spectacle de l’année absolument fabuleux.
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« – Tu as prévu quelque chose pour ce soir?
– Non… Je voulais aller à la plage, mais quand je vois le monde… Je n’aime pas quand il y a trop de monde, de la musique trop forte, c’est trop de stimulations, du coup je ressens trop et rien en même temps, ça me met très mal à l’aise…
– Oui tu es trop sensible. Hyper-sensible. Rentrons, et fêtons ça demain soir, ok?
– Parfait. »
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19:00 Arrivée au resort, Anil, le manager, me demande si je sors ce soir. Je lui dis que non.
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« – Je vais aller saluer mon ami au restaurant de la dernière fois, tu viens?
– Oui. »
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21:30
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« – Jessica! Chalen!
– J’arriiiiive! Laisse moi prendre quelques fraises au chocolat 🙂 »
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Nous arrivons à une petite soirée très sympa et amicale. Ambiance posée de mon côté, j’entame un livre d’Osho, dont Anil est un élève. Son ami, propriétaire du restaurant, m’offre le meilleur jus de fruits frais que j’ai eu à Goa jusqu’à maintenant.
23:30 Nous rentrons au resort, nous asseyons au restaurant en attendant la nouvelle année. Anil mange. Je retourne piquer quelques fraises au chocolat dans la cuisine. Je lui dis que les fruits et le chocolat représentent à eux seuls tout le bonheur de ce monde.
00:10 Priyanka, la boss, arrive avec sa chienne effrayée par les feux d’artifice qui tonnent de part et d’autre depuis bientôt une heure. Elle dormait avec son amie, Nikita, la chef cuisto, au bord de la rivière. Elle nous dit qu’elles partent en soirée « demain » matin.
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« – Tu veux venir?
– Oui!
– Ok, on part à 4h, alors je viens te réveiller à 3h30.
– Heuuuuuuu…
– Ahahah, come on! Tu dormiras après, moi je travaille!
– Ahahah d’accord!
– Par contre l’entrée est super cher, mais je ne sais pas combien exactement, alors si tu es on budget…
– Ah j’avoue… Hum…
– Mais en même temps tu n’as pas de taxi à payer, je conduis.
– …
– Puis on a qu’une vie.
– C’est vrai. Let’s go!
– For real?! Yeahhhh! C’est de la transe musique, tu aimes ça?
– Je ne sais pas. On verra!
– Yeaaaah!!! So, je viens frapper à ta porte à 3:30.
– Yes!! Happy New Year et bonne nuit!
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01:00 J’envoie mon annuelle lettre de résolutions à mes amies Alizée et Jessica, lettres que l’on s’échange toutes les trois, chacune effaçant la sienne après l’avoir envoyée, puis qu’on ouvre à la fin de l’année pour faire le bilan.
03:50 On frappe à ma porte. Je ne calcule pas, me disant « mais, ils sont sérieux là?! ».
03:53
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« – Jessica! Wake up! »
Je réalise. Je me lève pour ouvrir la porte.
« – I’m soooo sorry! You come?
– Sure!
– Great! Ten minutes! »
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04:10 Je rejoins Priyanka à sa voiture, déjà occupée par un couple de français dont j’ai déjà oublié les noms, résidant au resort. Nikita nous rejoint quelques minutes plus tard, une tasse de café-vodka à la main : « Qui en veut? ».
04:20 Nous partons donc vers Vagator Beach, pour la soirée Hill Top. Les joins commencent à tourner. Je ne fume pas, je ne bois pas, mais qu’est-ce que j’aime l’odeur. Je me laisse aller à quelques crapotages juste pour garder cette odeur dans mes cheveux.
04:45 Nous arrivons, la place n’est pas trop bondée, nous avons suffisamment d’espace pour danser, cool! La transe m’a eu en moins de cinq minutes, mon corps alimenté d’une tasse de thé noir et de quelque centilitres d’eau commence à danser. Je n’aurai jamais pensé être transportée par cette musique! Comme quoi!
L’alcool commence à couler, les joins se rallument, coke, LSD, MDMA… Je ne peux m’empêcher de penser au livre d’Aldous Huxley que j’ai lu ici, « Les Portes de la Perception », et du besoin humain de transcendance, dont il parle.
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« Que l’humanité en général puisse jamais se passer de Paradis artificiels, cela semble fort peu probable. La plupart des hommes et des femmes mènent une vie si douloureuse dans le cas le plus défavorable, si monotone, pauvre, et bornée dans le cas le meilleur, que le besoin de s’évader, le désir de se transcender eux-mêmes, ne fût-ce que pour quelques instants, est et a toujours été l’un des principaux appétits de l’âme. L’art et la religion, les carnavals et les saturnales, la danse et l’audition des prouesses oratoires – tout cela a servi, pour employer la formule de H. G. Wells, de Portes dans le Mur. Et pour l’usage privé et quotidien, il y a toujours eu des excitants chimiques. Tous les sédatifs et les narcotiques végétaux, tous les euphoriques qui poussent sur les arbres, les hallucinogènes qui mûrissent dans les baies ou qu’on peut extraire, par pression, des racines, – tous, sans exception, sont connus et ont été utilisés systématiquement par les êtres humains depuis les temps immémoriaux. » Aldous Huxley, dans Les Portes De La Perception
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Aldous Huxley écrit à propos de son expérience de prise de mescaline, et partage sa réflexion qu’un fou – psychiques (schizophrènes principalement), sujets sensibles, visionnaires, médiums, mystiques et artistes – produit lui-même, dans son cerveau, un des composé de cette drogue…
Bien que je ne serai jamais en mesure de savoir ce que ressentaient mes acolytes, il est fort à parier que nous partageassions les mêmes sensations, car la musique à elle seule avait suffit à me transcender. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir pensé très longtemps, mais j’ai l’impression d’avoir beaucoup penser. Du coup, ça me fait penser à la notion de temps qui disparaît dans l’expérience d’Aldous Huxley.
J’ai compris que j’avais perdu le contrôle de mon corps quand :
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« – Hey Jessica, pourquoi tu t’arrêtes de danser? J’aime te voir danser!
– Oh… Je ne sais pas… Je me suis arrêtée? Depuis longtemps?
– Ahah! »
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Il me semble que je me suis arrêtée car j’avais besoin d’aller aux toilettes. J’y ai pensé, puis une pensée en entraînant une autre… J’ai simplement freeze.
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« – Hey, nice hair!
– Thank you 🙂
– Where are you from?
– France / Canada, and you?
– South Africa.
– … 🙂 »
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Peu pourront comprendre l’importance de ce moment, mais ceux qui savent, putain, ils savent!!! Sauf Kip’.
08:25 Nous partons. Je n’ai pas arrêté de danser. Et si je n’avais pas regardé l’heure, j’aurai été totalement incapable d’estimer combien de temps nous avons dansé.
09:00 Arrivée au resort. Il est temps d’aller piquer une tête. L’eau est juste glacée. Mais le soleil me brûle la peau. Quelles sensations opposées agréables.
11:30 Je commence à rédiger cet article, assise au restaurant, quand un des clients, que je pensais très hautain, mais qui en fait, n’en a que l’air, me demande si j’ai fêté. Je lui raconte, et il me répond : « Mais, tu ne bois pas, tu ne fumes pas, ce genre de musique on ne peut que l’apprécier en étant high! ». Mais… J’étais high en fait. Complètement high!
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« -Tu écris une histoire sur l’Inde?
– Oui.
– Et après, un livre?
– Oui, j’aimerai bien.
– For real?!
– Yes.
– Niiiice 😀 Tu l’appelleras … [impossible de me souvenir], ok?
– 😀 »
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« Le besoin de transcender la suffisance du moi est, comme je l’ai dit, l’un des principaux appétits de l’âme. Lorsque, pour une raison quelconque, les hommes et les femmes ne réussissent pas à se transcender au moyen du culte religieux, des bonnes oeuvres et des exercices spirituels, ils ont tendance à recourir aux succédanés chimiques de la religion. » Aldous Huxley, dans Les Portes De La Perception
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High New Year 2016
from India, with Love
Puissiez-vous connaître la transcendance.
Chaque jour.
Partout.
Tout le temps.
♥
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IV
VINGT-SEPT ANS. ET DEUX JOURS
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« – Est-ce que tu vas dormir ou tu vas attendre minuit? m’a demandé Priyanka en rentrant du restaurant où nous avons pré-fêter mon anniversaire.
– Hum je ne sais pas. 00h01 c’est bon? »
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Je n’avais aucune idée du fuseau horaire sur lequel je devais me baser. C’est super bête comme réflexion, mais j’y ai pensé un bon moment. Puis ça m’a rappelé des réflexions de Kip’, qui, en gros, dit souvent qu’il est toutes les heures en même temps quelque part dans le monde.
Au final, ma journée aura commencé à minuit en Inde, avec les premiers souhaits en live et la quinzaine de messages reçus des personnes rencontrées jusque là. Puis elle s’est terminée le lendemain matin avec le Canada aux alentours de 10h30.
34h. C’est le temps qu’a duré ma journée. C’est l’avantage de vivre sur trois fuseaux horaires.
Avec Priyanka, Nikita et Viraaj, on a discuté du temps, et plus précisément de notre perception du temps. Quand on était petits, 20 ans c’était vieux. 30 ans, n’en parlons pas, la vie s’arrêtait.
Aujourd’hui, on se dit que 40 ans c’est jeune.
Quand on était petits, une journée c’était l’infini, on n’avait aucune idée de ce que voulait dire « demain ». Aujourd’hui, le temps passe trop vite et nous avons trop de choses à faire. Où sont passées nos vingt-quatre heures?
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« La vie est courte et la mort a tout le temps,
Né le matin, majeur à midi, vieux dès vingt heures. »
– Oxmo Puccino, 365 Jours
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Jean-Noël, c’était mon premier amoureux. On s’est rencontré pendant les grandes vacances. J’avais 15 ans, lui 19. J’en paressais 18 au minimum, il n’a jamais pensé à me demander mon âge. Jusqu’à ce que l’on parle de la rentrée des classes.
À cette époque, une génération nous séparait.
Jean-Noël, il me souhaite toujours mon anniversaire en retard. Samedi, il m’a envoyé un message me disant que notre écart d’âge diminuait. Au début, j’ai voulu lui répondre que l’écart reste le même tout le temps, voyons! Puis je me suis dis que pour une fois je n’allais pas faire ma chieuse. Il a dit que c’était la maturité.
Aujourd’hui il a 31 ans, et j’en ai 27. De notre point de vue, on a le même âge. C’est vrai, l’écart s’est raccourci.
L’âge est relatif. Le temps est relatif. L’âge n’est-il pas, après tout, qu’un nombre?
Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, vieillir me faisait peur. Et je voyais 30 ans comme une limite : la fin de ma jeunesse, la fin de ma vie, le début de la retraite. Genre, « si je n’ai pas fais ça à 30 ans, j’ai raté ma vie! ».
Avec Alizée on en discutait, et quand on se regarde 10 ans en arrière, on est plutôt contente d’approcher la trentaine. On s’accomplit, on prend de l’assurance, on laisse nos complexes derrière nous. On s’affirme, on prend notre indépendance, on réalise nos rêves.
Tout en gardant notre éternelle âme d’enfant, on est devenues des adultes, qui peuvent prendre des décisions d’adultes, qui parlent comme des adultes, qui n’ont plus peur d’abandonner leurs pattern si bien – trop bien – ancrés, pour vivre leur vie, NOTRE vie.
Finalement, avancer dans la vie, c’est bien.
Un immense merci à Olivier, Enjay, Jean-Michel, AE, Marie-Hélène, MayB, Paul, Blue, Sylvie, Frantz, Betty, Kip, Yann, Miguelle, Mylène, Pierre, Maty, Eric, Alizée, Sabrina et Nathalie qui m’ont permis de prolonger mon voyage d’environ 50 jours.
♥
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V
UN MOIS EN « INDE »
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Aujourd’hui, ça fait un mois que je suis en « Inde » – je met des guillemets parce qu’on dit que Goa, ça n’est pas vraiment l’Inde – et au moment où je vous écris, je suis malade pour la seconde fois. L’Inde me met à rude épreuve, et ça n’a pas été tout de suite le coup de coeur.
Quand on me demande « pourquoi l’Inde? », je ne sais jamais quoi répondre, parce que je n’ai pas la réponse. C’est vrai ça, pourquoi? Peut-être pour son caractère photogénique… En tout cas, maintenant, je ne veux plus partir. Est-ce que je suis tombée amoureuse de l’Inde? Je n’en mettrai pas ma main à couper. Mais l’Inde m’a happé.
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« J’avais l’impression de détester ce pays chaotique et en même temps de ne plus jamais vouloir le quitter. » Mélissa Plante
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1
INDIFFÉRENCE VS DÉPAYSEMENT
Le choc culturel en Inde n’est pas une légende. Tout est absolument différent.
Lors de mes derniers voyages, j’ai souvent dis : « tiens, ça ressemble à tel endroit, tiens, c’est comme là-bas. » Je découvrais de nouveaux paysages, des différences de culture minimes, mais rien de très dépaysant. J’avais toujours des éléments de comparaison et des points de repères. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’étais blasée ou indifférente, mais j’avais l’impression d’en apprendre peu, d’en découvrir peu, et d’être peu bousculée.
L’Inde, je ne m’y étais pas vraiment préparée – bien que l’on dit que rien ne nous prépare à l’Inde de toute façon. Je déteste planifier et préparer un voyage, je pars souvent à l’arrache… Je n’avais pas lu grand chose dessus, si ce n’est sur la sécurité des femmes, et encore! Je me suis rendue compte 3 jours avant mon départ qu’il me fallait un visa – du coup passage par Paris, à contre-coeur, obligé – et j’ai même emmené des mini-shorts, pour vous dire…
Aujourd’hui, je sens qu’une flamme s’est rallumée dans ma soif de découvertes. L’Inde est un pays différent de tout ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant. Je suis arrivée, et je n’ai réussi à trouver aucun point de repère, aucun élément de comparaison pour être capable de me situer. Un choc culturel que je n’avais pas vécu depuis mon voyage au Kenya, en 2005. Du coup, j’ai eu l’impression d’être un nouveau-né, à tout observer les yeux grands ouverts et ébahis. Devoir apprendre à marcher, à parler, à m’habiller, observer les habitudes et tenter de les comprendre. Une sensation qui satisfait ma curiosité au plus haut point.
2
ENTRE PERTE DE REPÈRES ET RETOUR AUX SOURCES
L’autre soir, Nikita m’a demandé de lui apprendre des recettes Caribéennes. J’ai opté pour un féroce d’avocat et un colombo de poulet. Le colombo ressemble beaucoup à une de leur recette me disent-ils. Ça n’est pas si étonnant, vu que l’origine du colombo est Indienne. J’ai eu l’impression de boucler une boucle : leur faire découvrir comment on a adapté leur colombo… Le lendemain, le cuisinier avait préparé un plat qui avait exactement le même goût que le dombré aux haricots rouges, mais sans les boules.
Tout à coup, je réalise que notre culture est proche, et que nous partageons un passé commun pas si éloigné. À ce moment là, j’ai ressenti une sorte de retour aux sources… Le même que j’ai ressenti au Kenya, à Montréal, et à Salvador de Bahia. Un feeling de « j’ai déjà vécu ici »…
Finalement, le caractère froid de premier abord des Indiens, leur nonchalance, l’absence de conventions inutiles, ne m’est pas quelque chose de totalement inconnu et me rappelle les Antilles. D’ailleurs, je croise souvent des femmes qui ressemblent à mes tantes. Puis quand je fais des tresses et porte une casquette, on vient me parler en Hindi. Dans quelques mois, ça ne m’étonnerait pas que je me sente comme un poisson dans l’eau.
3
NE FAIRE AUCUNE SUPPOSITION
Dans le premier chapitre, je parlais du fait que les femmes ne nous abordaient que si elles avaient quelque chose à vendre, et que c’était fortement désagréable, et même insupportable.
Il y a peu de temps, j’ai rencontré un Indien qui m’a demandé si j’aimais bien l’Inde. Je n’ai pas trop su quoi lui répondre, puis j’ai décidé d’être honnête. Il m’a expliqué que cette année, la saison est mauvaise : 90% des touristes sont habituellement des Russes – on appelle d’ailleurs Goa la « Little Russia », mais avec la crise Russe, il n’y a presque personne cette année. Du coup, les prix ont doublés, et les commerçants cherchent à faire leur chiffre annuel en une semaine.
Avant-hier, j’étais assise sur la plage, seule, quand je vois arriver une vendeuse au loin… Je me dis « Oh non pas encore… ». Elle me demande d’où je viens et me dis qu’elle hésitait parce que je ne ressemblais pas à une touriste avec ma peau brune et mes cheveux. Elle s’assoit et nous discutons une bonne dizaine de minutes. Bien sûr, elle a cherché à me vendre des choses, mais elle n’a pas trop insisté. Elle m’explique que cette année il n’y a pas beaucoup de touristes, et que c’est un peu difficile pour elle. C’était une belle rencontre, et elle me dit que si je veux le recroiser, elle passe là tous les jours à la même heure.
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« Ne faites aucune supposition. Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames. » Miguel Ruiz dans Les 4 Accords Toltèques
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4
PREMIER JOB
C’est en partant à la plage avec mon premier volontariat que nous nous arrêtons sur la route pour visiter une boutique, car l’une des volontaire a flashé sur une robe. Je ne comprendrais jamais ce besoin compulsif d’acheter en permanence des vêtements, mais bon, allons-y, on ne sait jamais ce qu’on peut trouver…
Rajan, le propriétaire de la boutique, me voit avec mon appareil photo autour du cou. Nous commençons à discuter. Il n’est pas insistant comme la majorité des vendeurs en Inde, il n’a pas la même attitude. Rajan a beaucoup voyagé en Europe, et ses vêtements sont réalisés par des designer Italiens. On parle voyage. Puis il me demande si je suis photographe. Il me dit qu’il a besoin de nouvelles photos pour sa boutique.
Le rendez-vous est pris. Le cachet n’est pas trop mal. Le hic, je dois trouver des modèles. C’est une belle opportunité alors je commence à envoyer des messages et des mails sur facebook, couchsurfing, workaway. Je contacte également toutes les personnes que j’ai rencontré jusqu’à maintenant. Les résultats ne sont pas concluants. Pas d’autre choix, je dois mettre ma timidité de côté et oser la rencontre face à face… Je repère une première fille, une Polonaise, elle accepte de suite! Génial. Deuxième fille, une Russe : elle me dit que c’est en fait son métier, elle accepte immédiatement. La dernière, une Indienne, elle n’est pas très à l’aise devant la caméra, mais elle aussi aime les défis : elle accepte. Nous voilà donc partie pour une belle après-midi de shooting. Mission accomplie!
5
ALORS, POURQUOI L’INDE?
J’ai rencontré beaucoup de personnes vivant en Inde depuis plus d’une dizaine d’années, me disant toutes la même chose :
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« L’Inde, tu ne la choisie pas, elle te choisie. L’Inde, tu n’en tombes pas amoureux immédiatement, mais une fois qu’elle t’attrape, c’est terminé. Une fois que tu comprends pourquoi tu es là, il n’y a pas de retour en arrière possible. »
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Je crois aux choix du coeur, et je sais que je suis là pour une raison que je découvrirai plus tard (« Le coeur a ses raisons…). En attendant, j’apprend, j’apprend, et j’apprend encore.
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